Saint
Nicolas
Nicolas est né en Asie Mineure dans une région de
la Turquie actuelle, à la fin du IIIe
siècle.
Élevé par
des parents aisés et chrétiens, il devient évêque de Myre.
Ses
largesses et ses bontés étaient réputées en Orient.
Nicolas y
aurait, en autre, combattu le culte des anciennes divinités Apollon
et diane, pour imposer le christianisme, religion nouvellement
reconnue par l'empereur romain Constantin.
Il est sans doute mort
le 6 décembre de l'an 643 et inhumé à Myre, en Asie Mineure.
Ses
reliques y demeurèrent jusqu'en 1087, puis elles furent transportées
en Italie,
dans la ville de Bari.
Revenant des croisades, à
la fin du VIe siècle,
un chevalier lorrain aurait emporté la phalange d'un doigt de Saint
Nicolas qu'il offrit à l'église de Lorraine de port.
En
1477, René II, duc de Lorraine, remporte la bataille de Nancy contre
Charles le téméraire.
Il l'attribue à Saint Nicolas et scelle
définitivement le sort de l'ancien évêque de Myre.
Au XVIIe
siècle, le patronage de Saint Nicolas fut confirmé par le pape
Innocent X au nom de l'église de Rome.
Mais une légende ne
se nourrit pas que de batailles, surtout en ce qui concerne un des
ancêtres du Père Noël.
Les miracles de saint Nicolas
La
célébrité du Saint traversa les époques par les miracles qu'il
fit et que certaines chansons immortalisèrent.
Le plus
célèbre des miracles accomplit par Saint Nicolas met en scène
trois enfants qui s'étaient égarés en allant glaner aux champs.
A
la nuit tombée, ils demandèrent hospitalisés à un boucher qui les
fit entrer chez lui.
La porte refermée, le boucher tua les
malheureux qu'il découpa et mit au saloir.
Sept ans plus tard,
Saint Nicolas frappa à son tour chez le boucher.
Il demanda
l'hospitalité et ressuscita les trois petits qui pensaient avoir
seulement dormi ou juraient s'être crus au Paradis.
Ce
miracle fut raconté par la vieille chanson populaire des trois
enfants.
Une version de cette célèbre chanson fut recueillie
dans le Valois par Gérard de Nerval et publiée en 1852.
Complainte de saint Nicolas recueilli par
Gérard de Nerval
Il
était trois petits enfants
Qui s'en allaient glaner aux
champs.
S'en vont au soir chez un boucher.
« Boucher,
voudrais-tu nous loger ?
Entrez, entrez, petits enfants,
Il y
a de la place assurément.»
Ils n'étaient pas sitôt
entrés,
Que le boucher les a tués,
Les
a coupés en petits morceaux,
Mis au saloir comme
pourceaux.
Saint Nicolas au bout d'sept ans,
Saint Nicolas
vint dans ce champ.
Il s'en alla chez le boucher :
« Boucher,
voudrais-tu me loger ? »
« Entrez, entrez, saint
Nicolas,
Il y a d'la place, il n'en manque pas. »
Il n'était
pas sitôt entré,
Qu'il a demandé à souper.
« Voulez-vous
un morceau d'jambon ?
Je n'en veux pas, il n'est pas bon.
Voulez
vous un morceau de veau ?
Je n'en veux pas, il n'est pas
beau !
Du p'tit salé je veux avoir,
Qu'il y a sept ans
qu'est dans l'saloir.
Quand le boucher entendit cela,
Hors de
sa porte il s'enfuya.
« Boucher, boucher, ne t'enfuis
pas,
Repens-toi, Dieu te pardonn'ra. »
Saint Nicolas posa
trois doigts.
Dessus le bord de ce saloir :
Le premier
dit: « J'ai bien dormi ! »
Le second dit: « Et moi
aussi ! »
Et le troisième répondit :
« Je croyais
être en paradis ! »
La résurrection des petits
martyrs a définitivement lié le nom de Saint Nicolas au sort des
enfants.
D'autant que d'autres prodiges vinrent grossir la fable
et l'on ne compta plus, bientôt,
les jeunes gens qu'il avait
sauvé de la noyade ou délivré des griffes du diable.
Un
père de famille, ruiné, allait vendre ses filles ou les vouer à la
débauche.
Saint Nicolas fut ému par le sort des malheureuses.
Il
lança trois bourses d'or dans la maison et l'on raconte que l'une
des bourses alla se nicher dans une chaussette ou un soulier, qui
séchait près de la cheminée.
Patronages de Saint Nicolas
Pour ce dernier geste émérite, Saint Nicolas devint le
saint patron des fiancés.
Dans le nord de la France, il fut même
longtemps patron des jeunes hommes en âge de se marier.
On avait
alors coutume, le jour de leur fête, d'adresser une carte spéciale
aux jeunes hommes de vingt-cinq ans, tout comme les jeunes femmes en
recevaient le jour de la Sainte Catherine.
On le dit aussi
protecteur des affamés. Il aurait à plusieurs reprises sauvé de la
famine les habitants de son pays.
À ces différents patronages
s'ajoute celui des navigateurs.
L'évêque en sauva ainsi un bon
nombre de multiples tempêtes.
Pour avoir fait gracier trois
soldats romains victimes d'un complot, Saint Nicolas est aussi patron
des prisonniers et il partage, avec Saint Yves, le patronage des
avocats.
Saint Nicolas et le Père Fouettard
Saint
Nicolas et le Père Fouettard avancent côte à côte dans les
froides soirées en décembre.
Le premier est aussi gentil est
noble que le second apparaît méchant et fourbe.
C'est une
énigme, pour les enfants impatients de rencontrer le bon saint, de
le voir avec cette espèce de diable grimaçant
et grotesque qui brasse
l'air du fouet de ses verges.
C'est deux personnages n'ont rien en
commun à part la morsure du froid des nuits profondes et
interminables.
La grande barbe blanche de Saint Nicolas lui
confère respectabilité et sagesse.
L'évêque porte un long
manteau rouge ou violet en plus de sa mitre et sa crosse.
Il a
l'air souriant et généreux du meilleur des grands-pères qui
pardonneraient
toutes les bêtises à ses petits enfants.
Sa
mine débonnaire l'apparente au Père Noël auquel il emprunte
parfois son embonpoint.
L'horrible père fouettard vêtu de brun
ou de noir dont les sottises sortent de la face noircie.
De sa
hotte, Saint Nicolas ne tire que des cadeaux et des friandises.
Le
sac du Père Fouettard est au contraire un vide effrayant.
Il lui
sert à ranger les verges qu'il tient à la main, il y enferme plus
volontiers, dit-on les enfants turbulents.
Mais, on le sait, les
récompenses ne vont pas sans les punitions.
C'est pourquoi, dans
la création de notre Père Noël, la personnalité du Père
Fouettard est aussi importante que celle de l’évêque.
Selon
Arnold Van Gannep, folkloriste Français mort en 1957, l'invention du
Père Fouettard serait strictement scolaire.
Il aurait été
crée de toutes pièces par les jésuites au XIIe
siècle, « grands amis
des punitions corporelles », ou leurs émules, les pères des écoles
chrétiennes.
Heureusement, dans son accoutrement inquiétant,
le Père Fouettard se contente d'intimider, il ne punit pas.
Les
verges qu'il agite ou tient cachées au fond de son sac, les chaînes
qu'il remue parfois,
ses cris, ne sont pas aussi méchants qu'il y
paraît.
Passage de Saint Nicolas
La
nuit de Saint Nicolas est très attendue par les enfants de Belgique,
du Luxembourg ou des régions voisines d'Allemagne, Suisse et
Autriche.
En France, elle réjouit également les habitants du
Nord et de l'Est, deux contrées dans lesquelles la religion
germanique a laissé des traces.
Saint
Nicolas voyage dans les airs et passe, la nuit, de maison en
maison.
Un âne chemine à ses côtés et porte sur son
dos, deux paniers.
Le premier est rempli de bonbons de toutes
sortes ou de pain d'épices aux formes variées, le second contient
les inquiétantes verges.
Allant de toit en toit, le bon saint
s'arrête au-dessus de chaque cheminée.
Dans l'esprit des enfants
sages, si la générosité du saint est légendaire, le dévouement
de l'âne ne l'est pas moins.
À côté des souliers qu'ils disposent près de la cheminée, une carotte, une poignée de foin, un verre d'eau et quelques noisettes viendront redonner des forces à la « bourrique ».
Saint Nicolas ne se contente pas de passer
au-dessus des maisons, parfois, il vient aussi frapper à la
porte.
Le Père Fouettard se tient à ses côtés au cas où il
faudrait punir au lieu de récompenser.
Le saint interroge les
enfants sur leurs conduites et vérifie dans son grand livre la
véracité de leurs réponses.
Finalement, l'enfant en est
parfois quitte pour un peu de peur, mais c'est toujours par des
bonbons ou des jouets que le bon et lui laisse le souvenir de son
passage.
Fête de saint Nicolas
Au pays-bas,
chaque
année, il arrive dans le port d'Amsterdam, sur un grand bateau venu
d'Espagne, accompagné par Pierre le noir, Zwarte Piet, son valet
maure, tout barbouillé de suie, vêtu d'un costume espagnol du XVIe
siécle.
Il quitte le
bateau et se promène dans les rues de la ville, suivi d'un cortège
d'enfants.
On raconte aux enfants hollandais que saint Nicolas et
Pierre le noir habitent en Espagne, Pierre est chargé de rassembler
les cadeaux, et, qu'à leur arrivée en Hollande, c'est lui qui
descend dans les cheminées pour déposer les présents.
C'est
pourquoi, il est noir de suie.
Tout le monde échange des cadeaux,
ce jour-là.
Et qu'ils soient trouvés dans la cheminée, dans un
grand panier sur le pas de la porte, ou échangés au matin du 6
décembre, ces cadeaux sont emballés de façon hétéroclite et
insolite, pour augmenter la surprise et le rire de toute la
famille.
Il y aussi des biscuits-gâteaux silhouettés en saint
Nicolas.
En Allemagne,
saint Nicolas porte le nom de
Klausenmann ou Stutenker, en Autriche Niklo...
Chaque région le
surnommant dans son patois.
En Espagne, en Catalogne,
accompagné de sainte Catherine, juchée sur sa grande roue, il
comble les petits garçons pendant qu'elle comble les petites
filles.
En Italie,
Sauf dans la ville de Bari où reposent
et sont vénérées ses cendres, la Befana et babbo natale remplacent
saint Nicolas.
En Russie,
Saint Nicolas passe le 19
décembre et les fêtes durent dix jours.
En
Bulgarie,
Saint Nicolas passe le 6 décembre et l'on mange
obligatoirement du poisson.
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