lundi 23 avril 2012

Bonjour,

aujourd’hui, je voudrais vous parler d’une maladie génétique dont est atteinte ma meilleure amie, Séverine.



La maladie de Marfan

Le syndrome de Marfan – du nom du docteur Marfan qui le premier en fit état, à la fin du XIXe siècle est une maladie héréditaire affectant le tissu conjonctif qui soutient l’organisme.
Ce tissu donne leur forme et assure la cohésion des organes, os, muscles, vaisseaux de notre corps. A l’origine de cette affection : la déficience d’un gène entraînant une production insuffisante de la protéine appelée fibrilline 1.
Il touche environ 1 personne sur 5000, soit 12 000 personnes en France. Cela représente un nouveau-né tous les 2 jours ! Cette maladie génétique est due à une production anormale de fibrilline, protéine indispensable aux tissus de soutien de l’organisme.
Elle peut toucher à la fois les ligaments, les os, les yeux, l’appareil pulmonaire, et surtout l’aorte : une fois le diagnostic établi, un suivi médical régulier devient indispensable.
Le syndrome de Marfan est une affection grave, qui peut être fatale si elle n’est pas détectée et traitée à temps.

La transmission de parent à enfant
Maladie génétique, ce syndrome se transmet de parents à enfants selon un mode dit « autosomique dominant » : cela signifie trois choses : d’une part que la maladie affecte indifféremment les filles et les garçons, ensuite qu’il suffit que l’un des parents soit porteur pour que son enfant puisse la contracter, et enfin qu’un homme ou une femme touché(e) est exposé à 50% de risque de transmettre le syndrome à sa descendance.

Apparition spontanée
Dans environ un tiers des cas, la maladie apparaît chez un enfant dont les parents ne sont pas touchés : cela signifie qu’une mutation spontanée du gène responsable s’est produite dans l’ovule ou le spermatozoïde qui lui a donné naissance.

L’affaiblissement du tissu conjonctif provoque des troubles très divers.
Ainsi le syndrome de Marfan peut se manifester par des signes :

Squelettiques: longueur des os, laxité des ligaments, scoliose
Oculaires: myopie, déplacement du cristallin
Pulmonaires: pneumothorax
Dermatologiques: vergetures
Cardio-vasculaires : anévrismes, prolapsus de la valvule mitrale...

Outre l’extrême variété de ses manifestations d’une personne à l’autre, y compris au sein d’une même famille, le syndrome de Marfan à proprement parler peut être inclus dans un ensemble plus vaste d’environ deux cents maladies héréditaires du tissu conjonctif.
Il existe environ deux cents maladies génétiques – c’est-à-dire héréditaires – du tissu conjonctif, dont certaines présentent des signes cliniques proches de ceux du syndrome de Marfan.
Il n’est pas question ici de les énumérer toutes, mais de signaler quelques-unes des plus fréquemment associées au syndrome de Marfan, en raison de la similarité des signes cliniques. On peut les classer en deux catégories.
Tout d’abord les formes incomplètes, ou « frustes », du syndrome de Marfan, dans lesquelles les patients présentent un ou plusieurs critères du syndrome, mais pas assez pour pouvoir poser strictement ce diagnostic.
Puis, plus spécifiques, les « syndromes associés », dont les symptômes ne recouvrent qu’en partie ceux de la maladie de Marfan.

Anévrismes de l’aorte et la dissection aortique:
L'inexorable progression des anévrismes de l'aorte et la dissection aortique représente les complications les plus redoutables du syndrome de Marfan.

Médianécrose kystiques ( malade d'ardheim):
Ce syndrome se caractérise par une altération de la couche moyenne (média) de la paroi des artères.

Le prolapsus de la valve mitrale ou syndrome de Barlow:
La valve mitrale contrôle le flux sanguin qui part de la chambre haute (atrium) vers le ventricule gauche du cœur. Normalement, le flux s'écoule dans un seul sens, de haut en bas. Dans le prolapsus mitral, la valve ne fonctionne pas correctement : une partie de la valve continue d'aller dans l'atrium (on dit qu'elle se prolapse), permettant à une partie du sang de fuir dans la mauvaise direction (c'est-à-dire de retourner dans l'atrium).

Anomalies marfanoïdes du système ostéoarticulaire:
Les atteintes ostéoarticulaires du syndrome de Marfan, parfois familiales, bien que ne faisant pas courir de risque vital, peuvent parfois chez certaines personnes des signes similaires mais en absence de tout atteinte aortique ou oculaire.
Il ne s'agit pas alors d'un syndrome en tant que tel, mais plutôt d'un mode d'expression particulier, généralement héréditaire.

Luxation isolée du cristallin:
Le cristallin est normalement amarré au corps ciliaire par des fibres entrecroisées.
La luxation du cristallin est spontanée ou traumatique.
Lorsque la luxation est antérieure, le cristallin obstrue la pupille et cause un glaucome aigu.
Si la luxation se fait vers l'arrière, le cristallin est déplacé vers le corps vitré, et provoque une perte de l'acuité visuelle.
Ici, il s'agit d'une luxation spontanée causée par la mutation d'un des gènes de la fibrilline.

Syndrome de Loeys-Dietz:
Les manifestations cliniques squelettiques sont proches de celles du syndrome de marfan mais on relève en outre une luette bifide, une fente palatine, un écart interpupillaire anormalement marqué et une tortuosité artérielle généralisée.
Des mutations identiques ont été rapportées dans des formes familiales d'anévrismes de l'aorte ascendante. L'atteinte artérielle semble parfois plus agressive que dans le syndrome de Marfan classique.

Le syndrome de Stickler (ou arthro-ophtalmopathie héréditaire progressive):
Il désigne une autre affection génétique du tissu conjonctif qui touche les yeux (myopie, cataracte, décollement de la rétine) et le système ostéoarticulaire (fente palatine, scoliose, problèmes articulaires). Il peut également s'accompagner d'un surdité.

Syndrome de Beals :
Il se caractérise par des contractures des grosses articulations (hanches en particulier) et une arachnodactylie .(longueur exagérée des doigts très fins, en pattes d'araignée)
Les sujets atteints sont grands, avec des membres supérieurs très longs, et des doigts et des orteils très longs.
Les oreilles sont anormales,
Une hypoplasie musculaire est de règle .
Des pieds bots peuvent s'observer
Une cyphose et une scoliose s'observent dans la moitié des cas et gênent considérablement le patient.
Parfois des anomalies cardiaques peuvent se manifester.

Le syndrome de type marfanoïde avec retard mental:
A un certain retard mental et psychomoteur, il associe des signes proches de ceux du Marfan, comme l'hypotonie, les pieds plats, le pectus excavatum, un palais ogival et une grande taille, entre autres.
Les atteintes cardiaques sont rares.

Les syndromes d'Ethlers-Danlos:
Cet autre syndrome génétiquement déterminé évoque la maladie de Marfan ( en particulier, la forme vasculaire) pour plusieurs caractéristiques:
atteinte cutanée (structure, fragilité), hyperlaxité articulaire, anomalies du squelette, dilatation aortique ou prolapsus valvulaire mitral
(parfois).

Le pseudo-syndrome de Marfan:
Il doit son nom à certains traits évoquant la maladie de Marfan, comme un palais ogival, des dents mal implantées, une arachnodactylie et une ectopie du cristallin.
S'y ajoutent des signes plus spécifiques comme la macrocéphalie, parfois une fente du palais ou une voute crânienne épaisse.

Le syndrome de shpintzen-Goldberg :
Il s'agit d'un syndrome extrémement rare associant des signes marfanoïdes à une craniosynostose (fusion prématuré d'une ou plusieurs sutures crâniennes).
Il comprend des signes morphologiques de type Marfan, un handicap mental ainsi que des anomalies des os de la face ( malformations crâniofaciales), du reste du squelette et du système cardiovasculaire.

Le syndrome d'Hadju-Cheney
Maladie rare du tissu conjonctif. Elle se caractérise par des ulcérations de la paume de la main et des plantes des pieds, accompagnées d'une destruction progressive des os.
Les autres atteintes squelettiques rassemblent, entre autres, des scolioses et cyphoses, des anomalies de la dentition, une hyperlaxité ligamentaire et anomalies des vertèbres.

Les atteintes du système cardio-vasculaire représentent le principal danger de la maladie. Elles ont longtemps été responsables d’une mortalité précoce, à 35-40 ans.
La paroi de l’aorte, la grosse artère qui part du cœur pour irriguer l’organisme, se distend progressivement sous l’effet de la pression sanguine (c’est l’anévrisme) et finit par se fissurer (c’est la dissection), ce qui peut entraîner la mort.

Il faut souligner que la situation des personnes atteintes du syndrome de Marfan a beaucoup évolué depuis une vingtaine d’années. Grâce aux traitements limitant la pression sanguine et la fréquence cardiaque sur les parois (bêta-bloquants) et aux progrès de la chirurgie aortique, l’espérance de vie rejoint celle du reste de la population. On estime a 30 ans d'espérance de vie gagné sur les 30 dernières années.

Si le diagnostic est posé suffisamment tôt, et si le suivi médical est adapté, les personnes « Marfan » peuvent mener une existence tout à fait satisfaisante, au prix de certains aménagements de leur vie quotidienne et en n’oubliant pas les précautions élémentaires.
Mais il ne faut jamais négliger un signe d’alerte cardiovasculaire.

Le syndrome de Marfan n’empêche d’ailleurs pas de vivre un destin exceptionnel, puisque Abraham Lincoln, Niccolo Paganini et autre Sergheï Rachmaninov en auraient été atteints...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Je vais vous expliquer comment poster un commentaire:

1/ Écrivez le texte de votre commentaire dans le formulaire de saisie.
2/ En dessous du formulaire, après avoir ouvert le menu déroulant, choisissez Nom/URL
3/ Saisissez votre prénom ou pseudo comme vous voulez.
4/ Cliquer sur publier commentaire.

Voilà,c'est fait.

Merci.